« Quelque chose doit être fait et cela doit être fait maintenant », affirme Zoubin Ghahramani, professeur d’ingénierie de l’information à l’Université de Cambridge et Chief Scientist chez Uber. « C’est d’une telle importance pour l’Europe que ce serait une erreur terrible de ne pas faire quelque chose de majeur. Si nous n’agissons pas dans ce domaine, les universités européennes et l’industrie européenne vont commencer à dériver vers le bas », rajoute-t-il. Tout ceci en expliquant la demande de chercheurs et experts européens en IA, de mettre en place un laboratoire en Europe pour les recherches sur l’IA. Selon ces scientifiques de renom, l’Europe doit rattraper son retard par rapport à ses grands concurrents : la Chine et les USA.

La création de l’European Lab for Learning and Intelligent Systems (ELLIS) va permettre de garder les talents sur le territoire européen. D’après ces chercheurs, les personnes les plus en vue sont toutes regroupées par les firmes américaines. ELLIS aura le rôle d’une organisation intergouvernementale. L’institut va élargir son champ d’action à d’autres pays en dehors de l’UE. Les experts estiment un investissement de 100 millions d’euros pour les infrastructures et l’installation du laboratoire. Et durant les dix premières années, l’institut bénéficiera d’un budget annuel de 30 millions d’euros.

Si les chercheurs ont pour ambition de faire de l’Europe le berceau des meilleures recherches en IA, il faut qu’ils gardent en tête une contrainte de taille. Le salaire des talents que l’institut compte acquérir doit concurrencer celui proposé par les GAFAM. Cédric Villani, député-mathématicien français, propose de doubler le salaire pour retenir les jeunes chercheurs talentueux. Mais le Président Français a proposé une autre option. Dans son programme, il suggère « des postes avec une liberté et une visibilité académiques exceptionnelles », avec divers autres avantages.